Films de super-héros, thrillers, biopics, reboots, remakes, films d'animation, polars, films de genres en tous genres seront à l'affiche cette année 2024. Devant tant de propositions ciné, à voir en salle ou sur les principales plates-formes de streaming, Le Grand Pop vous propose sa sélection.
2023 est derrière nous. Il y a eu les gros ratages habilement dépeints par notre cher Flegmatic, et les réussites, également compilées dans notre Top Ciné 2023. Cette année, on ne change pas une équipe qui gagne comme dit l'adage. Entre les reports, les rendez-vous confirmés et les surprises à venir, la planète cinéma repart pour une nouvelle aventure dans un climat général toujours très tendu. En parallèle nos tours d'horizons des séries et jeux vidéo prévus pour 2024, projetons-nous donc sans attendre vers qui nous attend en salles et sur les plateformes. À vos agendas !
De la suite dans les bidets
Malgré une vraie tendance à la super-héros-fatigue, on ne passera pas à côté de plusieurs projets plus ou moins bancals du genre. Dans la longue traîne des bides critiques du Spider-Universe de Sony, après Venom, Venom 2 et Morbius, ce n’est pas un, pas deux mais bien trois films qui sont attendus en 2024. Y’en a qui n’ont peur de rien. Il paraît même que c’est à ça qu’on les reconnaît.
Dès février, débarque le mystérieux Madame Web, avec Sydney Sweeney, Dakota Johnson, Emma Roberts ou Tahar Rahim en méchant clone de Spider-Man (Ezekiel Sims pour les puristes) sous la caméra de S.J. Clarkson qui fera ses premiers pas de réalisatrice de cinéma, après près de vingt ans de séries télé. En novembre, ce sera le retour du projet masochiste. Venom 3. Vous ne rêvez – cauchemardez – pas. Souillé par la critique mondiale, le symbiote et Tom Hardy en veulent encore. On respectera la constance. Ce sera là encore un premier film, dirigé par Kelly Marcel. Il faut bien commencer quelque part… même si son CV de scénariste est déjà bien fourni : Venom : Let There Be Carnage – tout est dans le titre –, Cinquante Nuances de Grey et le ratage Terra Nova. Fonce, oublie que t'as aucune chance.
Encore une fois, on respectera la constance. Un bien beau projet en perspective qui se verra peut-être, d’après les rumeurs de 2 – 3 kikoo-youtubers experts, rejoint par Andrew Garfield en Amazing Spider-Man. Fuyez, pauvres fous ! Enfin, au mois d’août vous aurez le plaisir de dormir devant le Kraven porté par Aaron Taylor-Johnson et Russell Crowe et réalisé par J. C. Chandor (quelle trajectoire après Margin Call et A Most Violent Year…) qui devait sortir initialement en 2023.
Chez Marvel, c’est Deadpool 3 qui devrait créer la sensation cet été. Shawn Levy (La Nuit au Musée, Real Steel, Stranger Things…) remplace au pied levé David Leitch, Ryan Reynolds revient ryanreynoldser jusqu’à plus soif et Hugh Jackman rempile sous les traits de Wolverine, malgré une sortie par le haut dans Logan en 2017. This is why we can't have nice things.
Un film qui officialise le personnage de Deadpool au cœur du MCU grâce au multivers et qui devrait inviter à sa table pas mal de héros venus de tous les horizons. S’il ressort des screen-tests à temps, on aura aussi la 'chance' de découvrir Captain America : Brave New World, le quatrième volet de la saga Captain America. J’ai même pas envie d’en parler plus tant les premiers retours sont mauvais. Ah et en décembre, la Suicide Squad de Marvel, les Thunderbolts seront aussi de sortie. On aura le temps d’en reparler. Ou pas.
Qui a vraiment envie de voir le monster-verse de Legendary Pictures continuer de la sorte ? Tandis que Godzilla Minus One continue de tout casser sur son passage avec un vrai succès en salles outre-Atlantique et une nomination aux Oscars, c’est son cousin malade qui a décidé de venir gâcher la fête. Godzilla X Kong : le Nouvel Empire, cinquième volet de la saga, verra en avril sous la direction de Adam Wingard (le mauvais remake de Blair Witch et l'adaptation live catastrophique de Death Note, c’est lui), King Kong et Godzilla faire équipe pour contrer une nouvelle menace venue d’en bas, ressuçant la théorie grotesque de la 'Terre Creuse' qui n’a jamais marché ailleurs que chez Jules Verne.
De la suite dans les idées
Mais parlons plutôt cinéma… Parmi les projets les plus intrigants – mais qui font aussi le plus peur – se pose en tête le Gladiator 2 de Ridley Scott porté par un casting quatre étoiles emmené par Denzel Washington, Pedro Pascal, Barry Keoghan, Djimon Hounsou ou Connie Nielsen qui revient incarner le personnage de Lucilla. Suite de l’Oscar du meilleur film de 2001 qui voyait Russell Crow en père d’un fils assassiné, époux d’une femme assassinée et qui a eu sa revanche dans ce monde ou dans le prochain, on imagine difficilement le père Scott réitérer l’exploit, surtout avec un tel pitch et Paul Mescal en tête d'affiche…
En son temps, Gladiator avait rendu ses lettres de noblesse au péplum, un genre de studio ringardisé par le Nouvel Hollywood. En novembre 2024, vingt ans après que Le Seigneur des Anneaux a offert aux fans de fantasy leur El Dorado et alors que les Marvel ont étalé leurs attractions audiovisuelles sur une trop grande biscotte, on se demande encore quelle influence le film pourrait avoir sur une industrie surchargée de divertissement fantastique et épique. Et ce que son réalisateur a bien encore à raconter avec ces personnages.
Dans la même veine, le prolifique réalisateur de Napoléon a décliné les rênes d’un énigmatique Alien : Romulus pour se consacrer justement à ses gladiateurs en jupette. Le film échoit ainsi à Fede Alvarez (Don’t Breathe, le remake d’Evil Dead de 2013). Il devrait faire le lien entre Le 8e Passager et Aliens, le retour. Après les ratages Prometheus et Covenant, verra-t-on enfin un retour en grâce du xénomorphe ? Qui a dit projet casse-gueule ? Réponse en août.
2024, c’est aussi du grand spectacle en perspective avec, dès le mois de février le Dune : Deuxième Partie de Denis Villeneuve et son casting à faire baver les tapis rouges concurrents : Timothée Chalamet, Zendaya, Rebecca Ferguson, Josh Brolin, Javier Bardem, Dave Bautista, Charlotte Rampling et Stellan Skarsgård sont bien entendu de retour, mais ils sont rejoints pour l’occasion par Florence Pugh, Austin Butler, Léa Seydoux ou Christopher Walken en Empereur de la Galaxie. Ouais, ça claque pas mal.
Pour rester dans ce thème irritant, grossier, qui s’insinue partout et qui déplaît tant à Anakin, on lève un sourcil intrigué pour le très maniéré Furiosa, préquelle de l’excellent Mad Max : Fury Road de 2015. Anya Taylor-Joy incarnera une version plus jeune du personnage de Furiosa introduit par Charlize Theron. George Miller revient dès le mois de mai nous mettre un coup d’accélérateur dans les mirettes, mais je dois confesser que, si sur le papier je suis impatient, le premier trailer semble avoir oublié la patine visuelle qui a fait la marque de Fury Road pour une énième saturation d’écran Volume à faire pâlir une série Disney+…
En octobre enfin, Joaquin Phoenix revient cabotiner dans un proto-Gotham qui se cherche. Et il sera accompagné. Joker : Folie à Deux, suite directe du Joker de Todd Phillips verra l’acteur renfiler le costume du célèbre clown dans ce qui s’annonce comme une comédie musicale tordue. Lady Gaga y poussera la chansonnette derrière les couettes et le rouge à lèvres vif d’Harley Quinn.
These Reboots are made for watching
Je me sens obligé de débuter cette section par un ouragan. S’il est passé sur moi sans trop rien emporter, il aura quand même marqué toute une génération. Twisters, la suite/reboot du Twister original de Jan De Bont, viendra souffler un vent de nostalgie sur votre été. Notez le ‘s’ accolé au titre, comme Aliens en son temps pour toujours plus de spectacle en perspective. Un projet qu’on tient à garder dans le viseur car il a été confié à Lee Isaac Chung à qui l’on doit le très bon Minari de 2021.
Qui se souvient ici de l’Homme qui tombe à pic ? Mais si, la série qui met en scène Lee Majors en Colt Seavers ! Le cascadeur au grand cœur ! Et bien cette année, Hollywood s’est dit que comme ça n’avait pas encore été refait, il était temps de s’y atteler. Le projet a été confié à David Leitch (Bullet Train, Deadpool 2, Atomic Blonde), ça s'appelle The Fall Guy, et ça verra au printemps Ryan Gosling donner la réplique à Emily Blunt dans une adaptation musclée mais très second degré. On ne sait pas encore si c’est la bonne recette, mais après le succès de Barbie, Ken a un boulevard devant lui.
Nosferatu, le célèbre vampire, s’invite à nouveau sur nos écrans en 2024. Après le chef d’œuvre expressionniste de Murnau, le remake de Werner Herzog en 1979 et le plus meta L’Ombre du Vampire de E. Elias Merhige en 2000, c’est sous la caméra de Robert Eggers (The VVitch, The Lighthouse, The Northman) et les traits de Bill Skarsgård que le vampire reviendra à la vie, pile pour Noël. Notez que dans le genre de modernisation d’œuvres littéraires fantastiques classiques, Pauvres Créatures de Yórgos Lánthimos (The Lobster, La Favorite…) avec Emma Stone, Mark Ruffalo, Willem Dafoe ou Ramy Youssef est une des principales attractions de ce mois de janvier.
Après un troisième volet perclus de fan-service et un film pas déplaisant mais pas réussi pour autant, les chasseurs de fantômes d’hier et d’aujourd’hui retournent à New-York dans leur caserne emblématique pour affronter une vague de froid surnaturelle. Ghostbusters : Frozen Empire (La Menace de glace en VF) s’annonce ironiquement pour la fin de l’hiver. À la rentrée de septembre, toujours dans la famille fantôme et associés, c’est Beetlejuice qui revient grimacer sur vos écrans, toujours sous la caméra de Tim Burton et toujours avec Michael Keaton et Winona Ryder, rejoints pour l’occasion par Jenna Ortega qui ne cherche même plus à se départir de l’étiquette de la freak-girl de sa génération.
Dans la série réunion d’anciens et de nouveau, on attend aussi pour décembre un nouvel épisode de Karate Kid. Sans doute porté par le succès de la série Cobra Kai plus que par le reboot avec Jackie Chan et Jaden Smith, le film devrait mélanger les personnages des deux époques pour assainir la timeline de la franchise. Tandis qu’aucune image n’est encore arrivée jusqu’à nous, on se demande si c’était vraiment nécessaire…
Toujours avec les retours qui viennent nous jouer des mauvais tours, citons aussi le lancement d’un nouveau cycle de La Planète des Singes. Après une trilogie en dents de scie et neuf films au total, Le Nouveau Royaume se posera en mai prochain comme le chaînon manquant, celui qui devrait nous amener vers le monde que l’on a découvert en 1968 en suivant le pagne de Charlton Heston. La réalisation sera signée Wes Ball, le grand manitou de la très dispensable trilogie Le Labyrinthe. Ils l’ont fait, les fous ! Il l’ont fait !
De son côté Netflix y va aussi de sa corde nostalgique avec le retour d'Eddie Murphy en Axel Foley. Le Flic de Beverly Hills 4 avec, en sus, Joseph Gordon-Levitt, Taylour Paige, Paul Reiser, Kevin Bacon et la majorité du casting de la saga, est attendu cette année sur la plateforme. Prime lui répondra d'ailleurs avec le remake du nanardesque Roadhouse avec Patrick Swayze. Jake Gyllenhaal reprendra le rôle du gentil vaurien qui fait du Tai-chi. Cassages de tronches prévus avec des habitués du ring en mars.
Flics ou Voyous ?
Dès le mois de juin, Jeff Nichols (Take Shelter, Mud, Midnight Special) nous plongera dans le cuir et le bitume d'un gang de motards des années 1960. Ça s'appelle The Bikeriders et ce sera porté par Jodie Comer, Austin Butler, Tom Hardy, Michael Shannon ou Norman Reedus. Une ambiance entre Easy Rider et Sons of Anarchy pour les fans de gomina !
Sinon, vous connaissez Matthew Vaughn ? Le réalisateur de Kick-Ass ou de X‑Men First Class. Un réalisateur capable du meilleur (Kingsman) comme du pire (Kingsman : Première Mission). Fin janvier nous pourrons découvrir son nouveau projet choral : Argylle. Emmené par Henry Cavill, Sam Rockwell, Bryce Dallas-Howard, Bryan Cranston, Catherine O’Hara, John Cena, Samuel L. Jackson ou Dua Lipa, cette comédie reprend de loin en loin le concept d’À la poursuite du Diamant Vert mais délaisse le film d’aventures pour de l’espionnage : une romancière va être mêlée malgré elle à de vrais malfrats. On est curieux, mais suspicieux, d'autant que les premiers retours laissent augurer d'une petite catastrophe.
Après un spin off en série TV, voici venir le spin off en film. En juin, Ballerina viendra élargir l’univers John Wick, en mettant au centre du récit le personnage de Rooney, aperçue brièvement dans le troisième volet des aventures du tueur endimanché. Propulsée nouvelle égérie du cinéma d'action grâce à son segment réussi dans No Time to Die, Ana de Armas récupère le rôle. On pourrait être franchement enthousiastes si ce n’était pas Len Wiseman (Underworld, Die Hard 4 ou le remake raté de Total Recall) qui était à la réalisation.
Mais vous reprendrez bien un peu de nostalgie boursouflée ? Après avoir tué Men in Black et déjà bien tiré sur la corde de la franchise Bad Boys avec un For Life en demi-teinte mais qui s’est habilement distingué au box-office, le projet Bad Boys 4, mis en pause après l’épisode de la gifle des Oscars 2022, a été annoncé pour le mois de juin. Adil El Arbi et Bilall Fallah remettent le couvert, avec toujours Will Smith et Martin Lawrence en tête d’affiche.
En fin d’année, Alto Knights de Barry Levinson (Good Morning Vietnam, Rain Man, Sleepers…) verra Robert DeNiro revenir à son répertoire classique puisqu’il incarnera non pas un mais deux parrains rivaux de la mafia italo-américaine des années 1950 : Vito Genovese et Franck Costello. On pensait que l’acteur avait tiré sa révérence aux films de gangsters en 2019 avec le somptueux testament meta de Scorsese The Irishman, mais à 80 ans passés, l’acteur semble toujours refuser de raccrocher les gants. Tout comme ce cher Clint Eastwood qui devrait nous livrer dans l'année son nouveau projet, Juror #2, avec Nicholas Hoult, Toni Collette, Zoey Deutch et Kiefer Sutherland. Le film mettra en scène un homme pris en tenailles entre sa morale et la justice tandis qu'il se verra juré d'un meurtre qu'il a lui-même commis…
Enfin, Kevin Costner reviendra cet été sur ses fondamentaux, le western, sans doute ennivré par le succès de la série Yellowstone. Horizon : An American Saga est une fresque ambitieuse dont l'action, divisée sur deux temporalités se déroulera principalement un peu avant la Guerre de Sécession. L'acteur-réalisateur réunira notamment autour de lui Sienna Miller, Sam Worthington, Jamie Campbell Bower, Luke Wilson, Thomas Haden Church.
Vois ma vie
Chaque année, une catégorie se distingue. Souvent propice à récompenses, et très souvent synonyme de succès public ; les biopics se suivent mais ne se ressemblent pas. Entre le parti pris de ceux qui racontent et leur réécriture de l’histoire (Bohemian Rhapsody), l’éclairage sur des zones d’ombre (Elvis, Walk the Line), le fil rouge pour parler d’autre chose de plus global (Ed Wood, Dallas Buyers Club, Vice) ou le docu-trip à sensations (Moonage Daydream) l’éventail est large.
Cette année après le Priscilla de ce mois de janvier sur l’épouse d'Elvis Presley signé Sofia Coppola, c’est Bob Marley qui s’invite dans les salles obscures. One Love de Reinaldo Marcus Green (La Méthode Williams) retracera la vie de l’idole du reggae pris entre politique et musique dans la Jamaïque des années 1960 – 70. Kingsley Ben-Adir endossera le costume et les dreads du chanteur, attendu dès le mois de février.
Au printemps, c’est l’éphémère reine de la soul moderne qui aura droit à son film. Après le documentaire Amy de Asif Kapadia en 2015 présenté à Cannes et récompensé par un Oscar, Back to Black proposera une relecture du tragique destin de la diva du malheureux Club des 27, Amy Winehouse. Marisa Abela se glisse sous la choucroute de l’idole, et Jack O’Connell dans le rôle de son triste compagnon.
Dans un autre registre, la sensation du moment, le talentueux Jeremy Allen White de The Bear, donne la réplique à Zac Effron dans le biopic musclé et huilé The Iron Claw, sur vos écrans depuis quelques jours. Le film revient sur la dynastie Von Erich, célèbre famille de catcheurs dans les années 1960 – 70. Entre quête effrénée de succès et drame familial, le film, plébiscité par la critique, est dirigé par Sean Durkin (Martha Marcy May Marlene, The Nest) et doit son nom à la célèbre prise de soumission éponyme.
Enfin, Michael Mann (Le Dernier des Mohicans, Heat, Collateral…) sera aussi à l'honneur sur Prime Video pour Ferrari, son biopic centré sur la vie du célèbre homme d'affaires à l'originie de la luxueuse marque de voiture italienne. Adam Driver enfile le costume de Enzo Ferrari au côté de Penelope Cruz et Shailene Woodley.
Vers l’infini et au-delà
Côté science-fiction, on ne s’attardera pas sur la suite de Rebel Moon, le nanar des étoiles de Zack Snyder. Après le vide sidéral de L'Enfant du feu, on n’attend rien de L'Entailleuse, la seconde partie attendue pour avril. Parlons plutôt anticipation avec le très mystérieux et très attendu Mickey 17, porté par Robert Pattinson. Pourquoi aussi attendu ? Tout simplement car son scénario intrigant sort des sentiers battus avec une histoire de clone chargé de coloniser un nouveau monde, remplacé par un autre au besoin, avec la conscience de l’individu transférée automatiquement dans le nouveau. Naomi Ackie, Toni Collette, Mark Ruffalo et Steven Yeun complètent le casting et le film, attendu pour le mois de mars, est porté par ni plus ni moins que Bong Joon-Ho, le talentueux réalisateur de Memories of Murder, The Host et de la Palme d'Or / Oscar du meilleur film Parasite.
Le mois suivant on redescend sur Terre, mais pour une dystopie coup de poing et très actuelle qui vient nous chatouiller les entournures en cette année d’élections américaines dramatiquement importantes. Derrière la caméra d’Alex Garland (Men, Annihilation et les scénarios de 28 jours plus tard ou Sunshine), Kirsten Dunst, Jesse – not-Matt Damon – Plemons et Nick Offerman affronteront une scission effrayante mais ô combien réaliste des USA, pris entre technocrates déconnectés et fascistes sécessionnistes. On a autant hâte de le voir sur écran que de l’éviter en vrai.
Fear of the Dark
On continue dans le registre de la peur, mais en troquant le pamphlet futuriste pour du fantastique. Si on n'a aucune info autre que le titre, Sinkhole, du prochain film de Jordan Peele annoncé pour la fin de l'année, on sait que de son côté, après le peu marquant Knock at the Cabin, M. Night Shyamalan (Sixième Sens, Incassable, Split…) refera la une des cinés cet été. Le mystérieux Trap, dont on ignore encore tout, verra les premiers pas de Josh Hartnett chez le réalisateur. C’est attendu pour le mois d’août, soit quelques mois à peine après la sortie du premier film de sa fille Ishana en juin. The Watchers verra Dakota Fanning en artiste partie s’isoler dans la campagne irlandaise qui se retrouve traquée par une mystérieuse créature l’observant chaque nuit.
Le même mois, la franchise Sans un Bruit s’épaissit d’un spin off. Sans un Bruit : Jour 1 narrera le premier jour de l’invasion extra-terrestre dont on a découvert les conséquences dans les deux premiers volets. Réalisé par Michael Sarnoski (Pig), on y croisera Lupita Nyong’o, Joseph Quinn, Alex Wolff, Djimon Hounsou et Denis O’Hare, découvrant le danger du bruit dans cet univers.
John Krasinski co-signe le scénario mais délaisse cette fois la réalisation, trop occupé par son ambitieux If (Blue et Compagnie en France) d’un tout autre ton, qui voit une petite fille capable de voir et de communiquer avec ses amis imaginaires. Mêlant animation et prises de vues réelles et porté par un casting assez impressionnant (Ryan Reynolds, Cailey Fleming et les voix de Steve Carell, Phoebe Waller-Bridge, Emily Blunt, Matt Damon, Sam Rockwell, Awkwafina, Vince Vaughn…), le film semble tout droit sorti de la fusion entre Roger Rabbit et Monstres & Cie.
Enfin comment ne pas me laisser aller vers mon kink très personnel sur les films de requins ? Je ne parlerai pas ici du terrible Shark Exorcist dont les ridules dans l'eau semblent remuer un aileron maussade pour une sortie prochaine, mais bien de Sous la Seine de Xavier Gens (Frontière(s), Budapest, Farang). Un vrai film de requins français emmené par Bérénice Bejo, même si c'est du requin d'eau douce, le hypomètre est à son apogée !
Destins animés
Dans la famille des films d’animation, il y a les suites de studios convenues. Kung-Fu Panda 4 en mars chez Dreamworks ou Moi, Moche et Méchant 4 en juillet chez Illumination. Il y a les spin-offs dont on se serait passés, comme le Mufasa de Disney qui verra en flashbacks Simon et Pumba raconter à Simba la vie de son père. C’est attendu pour les fêtes de fin d’année et ce sera toujours en CGI, comme le récent remake du Roi Lion, vous savez ce 'film réac de droite'. Et il y a les suites très attendues, comme le dernier volet de la saga animée Spider-Man : Beyond the Spider-Verse en mars chez Sony Pictures ou Vice & Versa 2 qui débarquera lui en juin chez Pixar. Ce dernier verra la petite Riley subir les foudres de l’adolescence, et ses émotions perdues dans un nouvel univers de possibles. Entre ici la non-préparation à la vie d’adulte, quand on est catapulté dans un corps qui change, dans les flux opposés de l’adolescence. Si ce n'est que moitié moins réussi que le premier, on signe tout de suite !
Du côté des 'créations originales', on reste dans l’exploitation de franchises à succès. Et malgré le foirage de Rise of the Beasts, on aura encore un Transformers cette année, en animation donc. Dans ce Transformers One, préquelle à tout ce qu’on connaît d’Optimus Prime et de ses petits potes, on devrait assister à la fin de Cybertron, planète-mère des héros et de leurs adversaires Decepticon. Soit. La vraie grosse attente vient plutôt d’un autre spin off : The Lord of the Rings : The War of Rohirrim.
Alors vous allez me demander pourquoi est-ce qu’on l’attend autant ? Déjà parce que c’est le retour de New Line et de Warner aux affaires et que le film s’inscrit dans une continuité de forme avec les trilogies de Peter Jackson. Ensuite parce que Philippa Boyens, co-scénariste des deux trilogies, est consultante sur le projet. Parce qu’il est temps de faire oublier l’aberration des Anneaux de Pouvoir ou les errements – explicables en partie – du Hobbit pour redorer le blason de la licence. Parce que la réalisation a été confiée à Kenji Kamiya, un vétéran de l’animation japonaise ayant fait ses classes à divers postes importants de la production de City Hunter, Akira, Kiki, Jin-Roh, Blood ou des séries Ghost in the Shell. Parce que les premiers retours du Festival d’Annecy étaient dithyrambiques, et enfin parce qu’on retrouvera notamment Miranda Otto au casting vocal, ainsi que Brian Cox dans le rôle-titre.
Le film, dont l’action se situe un peu moins de 200 ans avant les événements du Seigneur des Anneaux relatera les exploits de Helm Hammerhand, roi légendaire du Rohan aux prises avec de puissants envahisseurs, tandis qu’il établira les villes et forteresses croisées dans la trilogie, comme Edoras ou la forteresse de For-Le-Cor dans le célèbre gouffre auquel il a laissé son nom. Un film de fantasy bien plus alléchant que le fébrile La Demoiselle et le Dragon en prise de vues réelles, avec Millie Bobby Brown, Angela Bassett, Robin Wright (Penn) et Ray Winstone, et attendu sur Netflix en mars…
Joue-pas !
Non ne joue pas mais regarde ! Après le succès de The Last of Us et Arcane en séries, c’est entre autres au cinéma que les adaptations jeux vidéo se distingueront cette année. En décembre, l’équipe derrière les Sonic revient à la charge avec un troisième volet encore mal dégrossi, et cet été c’est Borderlands qui invitera les joueurs et les autres à lâcher leur clavier pour quelques heures.
Si sur le papier ce projet autour de la saga de Gearbox Software n’est pas un produit d’appel évident, il ne faut pas perdre de vue le succès de la série outre-Atlantique et se rappeler du ton irrévérencieux et du style graphique très marqué de la licence. Sous la caméra d’Eli Roth, on retrouvera Cate Blanchett, Kevin Hart, Jack Black en Claptrap ou Jamie Lee Curtis.
Enfin, Christophe Gans reviendra cette année à Silent Hill pour une adaptation de l’épisode le plus adulé des fans de la saga. Return to Silent Hill reprendra la trame de Silent Hill 2, la même année que la sortie du remake en jeu. Pour une fois, les choses s’enchaînent logiquement. Découvert par Steven Spielberg dans Cheval de Guerre, Jeremy Irvine campera James Sunderland.
Vive la France !
Souvent décrié, parfois à tort quand il excelle, sort des sentiers battus et se hisse avec brio jusqu’aux sommets, parfois à raison quand il se complet dans la comédie putassière ou les drames de couples de quadras urbains infects, le cinéma français a encore fait montre en 2023 de vraies envies de genre ou d’épique, avec plus ou moins de réussite. Et même si 2024 s’annonce encore sous de beaux auspices, on se cantonnera ici aux plus pop d’entre eux.
Côté SF, on ouvre le bal avec La Bête de Bertrand Bonello (Saint Laurent, L’Apollonide). Léa Seydoux et l'impressionnant George MacKay vu dans 1917 en seront les têtes d’affiche. Le film se présente comme un drame psychologique mâtiné de fantastique qui mélange les thèmes des IA et de la suppression des émotions. Toujours en février, c’est L’Empire de Bruno Dumont (Ma Loute), avec Anamaria Vartolomei, Camille Cottin, Lyna Khoudri et Fabrice Luchini qui viendra jouer avec les codes du genre dans un space-opera parodique et très second degré.
Enfin en mai, on mixe drame familial, voyage spatial et entités extra-terrestres avec Pendant ce temps sur Terre de Jérémy Clapin (J’ai perdu mon corps) avec Megan Northam, Sofia Lesaffre et Sam Louwyck.
Plus proche de nous, le prolifique Quentin Dupieux, encore auréolé du succès de Yannick, relâche déjà son nouvel OVNI sur nos écrans : Daaaaaalí ! Avec pas moins de six interprètes différents (Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Didier Flamand) pour incarner l’excentrique peintre, on sent déjà la carotte du père Dupieux. Le rôle principal, une journaliste en quête d’une interview de l’artiste, sera tenu par Anaïs Demoustier et la musique est signée par la moitié de l’ex-duo des Daft Punk, Thomas Bangalter.
Enfin, pour en finir avec les castings à rallonge, Gilles Lellouche revient à la réalisation pour une comédie sentimentale de plus de trois heures, L’Amour Ouf. C’est attendu pour le mois d’octobre et on retrouvera (encore) François Civil, Adèle Exarchopoulos, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Jean-Pascal Zadi, Elodie Bouchez, Karim Leklou, Anthony Bajon ou Raphaël Quenard.
Et comme la France n’échappe pas aux tendances internationales, nous aurons nous aussi droit à du biopic avec le Monsieur Aznavour, de Mehdi Idir et de Grand Corps Malade avec Tahar Rahim dans le rôle principal ; ainsi qu’à plusieurs reboots et autres remakes, comme Le Salaire de la Peur de Julien Leclercq qui aura pour mission de se hisser à la hauteur de l'original de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand de 1952. Cette nouvelle itération sera portée par Franck Gastambide, Ana Girardot, Alban Lenoir et Sofiane Zermani et sera à découvrir sur Netflix.
En juin, le projet de relance du cinéma français de Jérôme Seydoux et Pathé se poursuit avec le Dumas-Verse entamé avec Les Trois Mousquetaires. Le Comte de Monte-Cristo, d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte avec Pierre Niney en Edmond Dantès, Anaïs Demoustier, Laurent Lafitte, Oscar Lesage, Patrick Mille, Bastien Bouillon ou Anamaria Vartolomei accostera sous nos latitudes, suivi de près par l’ambitieux film carré rose Emmanuelle de Audrey Diwan avec Noémie Merlant et Naomi Watts.
Une année chargée au final, et ce sans compter bon nombre d'autres films tout aussi alléchants ou intrigants mais moins enclins à entrer dans la sélection pop voulue ici, ou pas encore annoncés. Je vous laisse avec un dernier voeu pieu, celui d'espérer la sortie cette année du Megalopolis de Francis Ford Coppola, sans doute le projet le plus risqué de sa carrière, le cinéaste ayant investi de sa poche plus de 100 millions de dollards pour ce projet aussi pharaonique qu'énigmatique.
Et vous ? Quels sont les films que vous attendez le plus ? Votre chouchou est-il dans notre sélection ? N'hésitez pas à nous dire en commentaires quels sont les films que vous attendez le plus cette année !