La première fois que j’ai entendu dire que Netflix allait faire une suite aux Maîtres de l’Univers, j’ai pouffé. Deux fois. "Musclor", c’est quand même l’histoire d’un mec en slip qui affronte d’autres méchants machins en slip pour protéger un château moche d’un squelette musculeux. En slip. Et tout cet entre-soi maculin et cette iconographie très macho WASP, c’est quand même pas très très 2021. Mais que ferait donc le gênant américain à la tagline musicale bi-percutée – Tu-Dum – ? Lui, le chevalier blanc alerte, adepte de la première heure du rééquilibrage des personnages sur l’hôtel des bonnes mœurs ? Une suite à Musclor ? Pilotée par Kevin Smith ? Vous parlez d’une révélation !
Les Maîtres de l’universalité
Bureau des créatifs de Netflix, intérieur jour.
"Bon. On a réussi à faire passer un film live sur les Winx, je crois qu’on peut y aller sans crainte. C’est quoi les idées ?
- On ferait pas une suite à un succès des 80’s ? La nostalgie, ça paye ! Regardez Stranger Things !
- Mais voyons Paulo, on arrive sur une fin de cycle là. On est pas loin du ras-le-bol. Ça va commencer à se voir. Y’a pas un dessin animé à reprendre plutôt ? Un truc japonais ?
- Nan, c’est mort. Vu l’accueil de notre version des Chevaliers du Zodiaque et des films lives comme Deathnote et compagnie on a perdu le mojo…
- Ouais on comprend rien à leur conneries. Et un dessin animé bien de chez nous ?
- JE SAIS ! Les deux à la fois ! On reprend ET un dessin animé, ET un truc des années 80. Ou mieux, on raconte la suite. C’est ça ! La suite d’un dessin animé des années 80. Comme ils ont fait sur Batman !
- Alors oui mais attention. Y’a toute une histoire de droits quand même. Et les super-héros, y’en a partout. Marvel, DC, Invincible ou The Boys qui cartonne sur Amazon Prime Video…
- Non pas un super-héros. Un classique. Comme ça a été fait là avec les Cosmocats.
- Oui et il nous faut aussi un garant. Genre une figure que la communauté valide. Pour éviter les dramas.
- M.A.S.K. ?
- Non, M.A.S.K. personne s’en souvient, à part les voitures qui se transforment là.
- G.I. Joe ?
- Non plus, les films ont tué la hype. Pareil avec Power Rangers. Déjà que ça volait pas haut…
- Mesdames, messieurs… JE SAIS ! On va faire la suite des Maîtres de l’Univers ! Et comme garant, il nous faut un mec ou une nana qui nous assurerait de faire ça comme il faut. Un fan, une passionnée qui connaît le matériau source…
- Oh pas mal. En plus le crossover avec Cosmocats avait fait parler. On a qui là qu’on pourrait appeler ? Il faut quelqu’un qui a gardé un petit côté teenager. Un grand enfant, mais avec une vraie vision.
- Hey ! Mais il fait quoi Kevin Smith en ce moment ? Il était pas fan de Musclor plus jeune lui ? Ce serait bien son genre non ?
- Il est sur Clerks 3 mais le tournage est en stand-by à cause de la pandémie…
- Vas‑y Johnny, c’est une super idée. Appelle la compta, on lance le truc. Moi j’appelle Kevin, je lui dirai combien j’avais aimé Chasing Amy et Dogma. Paul, Cindy, vous voyez si on peut avoir deux-trois grands noms pour faire le doublage ! Je sens qu’on détient la force toute-puissante !”
Y a‑t-il un pilote dans le vent ?
Personnellement, je ne vois pas d’autre scénario. En tous cas pas de meilleur. Mais que les choses se soient passées comme ça ou pas du tout, le résultat est le même. Kevin Smith est le showrunner de la suite officielle des Maîtres de l’Univers produite par Mattel, Powerhouse Animation Studio et Netflix. Baptisée Revelation, ce nouvel arc est la suite directe du dessin animé de 1983 et est découpée en cinq épisodes d’un peu moins d’une demi-heure chacun. Notez qu’elle sera bientôt complétée d’une seconde salve de cinq nouveaux épisodes. Mais quelles "révélations" Kevin Smith, aussi scénariste et producteur délégué, pourrait-il faire sur les aventures de Musclor ? En effet, la série originale avait été créée essentiellement pour vendre des figurines par le géant du jouet Mattel et entretenait par conséquent un certain status quo niveau histoire : à la fin de chaque épisode on remet la balle au centre ; les méchants échouent mais survivent pour fomenter un nouveau mauvais tour…
La légende raconte d’ailleurs que la gamme de figurines initiales était censée mettre en avant le personnage de Conan, mais que suite aux choix jusqu'au-boutistes de John Milius sur le film avec Schwarzenegger, Mattel aurait préféré revenir sur les accords passés. La série serait venue combler le manque. Voilà pourquoi Musclor et Conan partageraient autant de traits communs… C’était la première révélation. Gardez en tête que pour les prochaines, on va se permettre de spoiler allègrement, sans quoi on risque de pas aller bien plus loin.
What’s Going On ?
La série de Netflix est donc la suite directe de la série de 1983. “Ok, mais moi j’étais pas né et je sais pas de quoi ça parle…” Je sais Jean-Germain. J’allais y venir tu me connais. Évidemment pour toute une génération nourrie quasiment exclusivement à la culture internet, Musclor ou He-Man en version originale – soit l’Homme-Lui – c’est avant tout un meme. Une reprise de What’s Up des 4 Non Blondes en cut rapides et répétitifs censée amuser la galerie et caricaturer la caractère homo-érotique de ces productions 80’s où de joyeux moustachus bandaient leurs muscles de concert. Mais avant d’arriver à ce grand-écart facial comme seul Jean-Claude sait les faire, Musclor c’était surtout le vrai premier succès télé des années 80.
Suite au vide laissé par les fins de Capitaine Flamme et Albator et avant l’explosion des Chevaliers du Zodiaque ou les succès en devenir du Club Dorothée (on parle d’un monde où Dragon Ball n’existait pas encore), nos chères petites têtes blondes étaient déjà scotchées à leur télé devant des dessins animés. Et parmi toutes les propositions, une sortait clairement du lot : Les Maîtres de l’Univers. Pour moi qui était à l’époque le public cible, Musclor, c’est ma première collection de figurines. Comme quoi ça marchait leur stratégie. Avec mon pote de maternelle, on se répartissait les héros, histoire d’en avoir un max à nous deux. Mais ça coûtait quand même un bras, et du haut de leurs étalages fort bien achalandés, certains m’auront toujours fait de l'œil. On se répartissait les achats donc. De manière complémentaire. Lui se faisait offrir Puantor, l’homme-putois dont le pouvoir est dans le nom quand moi je prenais Moussor, l’homme des bois qui sent le Pin des Landes – non, mes parents ne se sont jamais trop plaint de mes choix. Mais refermons cette parenthèse nostalgique et revenons à Musclor. Le dessin animé.
Sans chemise, sans pantalon
À chaque épisode, un peu comme dans Bip-Bip et Coyote, le méchant Skeletor met en place un nouveau stratagème pour s’emparer du Château des Ombres. Et chaque plan appelle bien sûr le renfort d’une bande d’énergumènes aux gueules cassées : Beast-Man, le loup garou armé d’un fouet, un cyclope robot dont l’expression change selon ses humeurs, une sorte de croco-lézard-garou, un machin homme-chauve-souris, un cyborg dentu qui s’enlève les mains pour y coller des outils de chantier à la place et j’en passe. Seul point commun, ils ont tous la même morphologie : celle de Musclor. Ils sont carrés, et presque aussi épais que larges. De beaux bestiaux. Autant vous dire que Les Chevaliers du Zodiaque, tous androgynes et élancés, véhiculaient quand même une toute autre iconographie. Ah oui, et j’ai menti. Autre point commun, ils sont tous en slip.
Pour lutter contre Skeletor et ses sbires, le Prince Adam se transforme en Musclor grâce à l’Épée du Pouvoir. Litanie de début d’épisode que je connaissais par cœur (comme l’intro des Mystérieuses Cités d’Or) et récitait à tue-tête avec ma carrure d’alouette.
Je suis Adam, prince d'Eternia, défenseur du secret du Château des Ombres. Lui, c'est Cringer, mon tigre domestique.
Mon secret c'est de posséder une force fabuleuse depuis le jour où j'ai levé mon glaive magique en criant : “PAR LE POUVOIR DU CRÂNE ANCESTRAL JE DÉTIENS LA FORCE TOUTE PUISSANTE !”
Cringer se transforme alors en tigre de combat et moi je deviens Musclor, l'homme le plus fort qui ait existé jusqu'ici !
Les seuls à connaître mon secret sont : la Sorcière, le Maître d'Armes et Orko. Ils m'aident tous les trois à défendre le Château des Ombres contre les forces du Mal”.
Je n’aurais jamais su comment Adam avait eu l’idée de gueuler cette phrase la première fois. Du haut de mes 5 ans, ça me semblait quand même bizarre d'avoir trouvé ça tout seul. Ou alors il essayait plein de phrases ? Ou plein de gestes différents ? Je m'égare. Je trouvais donc ça étrange. Comme le fait que personne ne le reconnaissait. Adam et Musclor avaient quand même la même trogne, juste que l’un des deux faisait plus d’UV que l’autre. Très vite, je découvrais la dualité de Superman et de Clark Kent et je compris : on s’en fout c’est magique. Et les tigres verts n’existent pas. Surtout ceux qui parlent. Et les mecs en slip non plus. Ah si. Ça oui.
Donc Musclor se lattait avec Skeletor. Ses potes à lui étaient foutus pareil que les méchants, mais c’était des gentils. Ils avaient des moustaches comme Magnum et le chanteur de Queen. C’est ça qui les différenciait des méchants. Oui parce que côté costumes on restait sur le même minimalisme, même si les gentils étaient un peu plus pluriels, avec une sorcière qui se transformait en faucon, un mage noir à la Final Fantasy mais nul, et une nana rousse appelée Teela. Histoire quand même de mettre une fille dans le paysage. Faut bien donner la réplique aux héros. Voilà le topo. Y’avait pas beaucoup beaucoup plus. Ah si, un thème bien marquant qui faisait “Ta-ta Ta-ta Ta Ta-tan Tan Ta-tan” et très vite une récupération par Bernard Minet. Alors on fait quoi de tout ça en 2021 ?
Take the Power back
Pour commencer, on saluera le nouveau chara-design qui respecte la série originale mais ouvre assez rapidement sur des variations. Adam est loin d’avoir la carrure de Musclor, Teela est moins Barbie-Girl et sa morphologie est plus en phase avec son quotidien de guerrière. On retrouve toute la clique au complet, le Maître d’Armes, Orko, etc. Tout ce petit monde est réuni au palais pour fêter la promotion de Teela. Les années passent et le Maître d’Armes, père adoptif de la jeune guerrière, lui cède sa place. De l’autre côté du pays, un mystérieux individu encapuchonné ramène sa frimousse au Château des Ombres. Sous la cape, la silhouette toute en biceps et en triceps de Musclor. Mais la sorcière n’est pas dupe. Effectivement, c'est une illusion et encore un mauvais coup de Skeletor. En quelques coups de sceptre en métal et grâce au concours de son Harley Queen à lui, Evil-Lyn, le méchant lance un assaut général sur le Château. Comme dans tout épisode de 83, Musclor et ses potes rappliquent. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. Skeletor révèle que son but n’est pas le Château, mais ce qu’il y a sous le château.
Car là réside la source de la magie dans l’univers et son but est de s’en emparer. Musclor affronte le mage au faciès cadavérique, Teela affronte Evil-Lyn et tout se… Ah non. Musclor se fait balader par Skeletor et déverrouille le saint des saints. Dans le choc de l’explosion, les deux leaders sont détruits, et Teela découvre la double identité d'Adam. Les deux camps pleurent leurs morts, le Maîtres d’Armes est banni pour avoir laissé le prince mourir, Teela est vénère d’être la seule qui n’était pas au parfum et la magie disparaît du royaume… Fin du pilote. La première conviction de Kevin Smith était qu’il fallait en finir avec le sériel et passer sur une histoire avec causes et conséquences.
No country for old men
Les années passent. Teela, choquée par tant de révélations, s’est barrée. Sur les cendres de la forteresse de Skeletor, les sbires de la famille ‘robots’ du sorcier ont pris le pouvoir et croient désormais à la science et au progrès technologique pour compenser ce que la magie ne peut plus accomplir. Ils se posent en gourous fanatiques et oppriment la région. Evil-Lyn, la Sorcière et Teela concluent un pacte et une alliance qui défie les clivages d’antan. Si la magie n’est pas rétablie dans Eternia, l’Univers est sous le joug d’un écroulement inévitable. La deuxième idée de Kevin Smith, c’est de casser les codes et de dépasser les différences. Je prends bien entendu des raccourcis. Mais vous voyez le topo. Teela et Evil-Lyn, les deux faire-valoir de Musclor et de Skeletor se retrouvent en première ligne dans une alliance qui dépasse l’antagonisme initial. Le monde de Revelation est un monde en mouvance, plus un monde figé comme en 1983.
Ce retournement de situation, ainsi que la mort, et donc l’absence à l’écran, du héros éponyme ou de son nemesis, ont été plutôt mal accueillis par les fans de la première heure. Une fois de plus, une horde de passionnés s’est élevé pour dénoncer je ne sais quel militantisme idéologique. Dans un monde où on a un tigre vert qui parle. Oui oui oui. Contrairement aux incartades opportunistes et discutables de The Witcher ou au doigt levé à l’univers initié par Rian Johnson sur son Star Wars 8, Kevin Smith fait bouger les lignes, mais il le fait dans un respect total du matériau source. Ses choix sont cohérents et aucun personnage n’est réécrit, aucune règle établie n’est modifiée. Kevin Smith a pris le parti-pris risqué de donner un grand coup de pied dans la fourmilière, et il le fait sans agenda ni posture.
En se servant des personnages déjà existants et en trouvant de vraies motivations et raisons à ses héros de se transcender et de dépasser leur zone de confort, il accouche d’un récit frais et cohérent qui s’ouvre sur le monde d’aujourd’hui. Sans forcer le trait. Et avec des moments d’échanges incroyables, à l’image de ce dialogue tout en sensibilité sur la figure de l’imposteur entre Evil-Lyn et Orko. Tous les personnages reviennent ainsi sur ce qu’ils sont, ce qui les motive, ce qui les a construits. En seulement 5x26 minutes, j’ai vu plus de relations humaines logiques et profondes (au niveau d’une série animée pour ados ou jeunes-adultes, on s’entend) que dans toute la saga originale.
Everybody's gotta learn sometime
Voir un vieux Maître d’Armes proche de la figure de Uther dans WarCraft, confronté à ses paradoxes et ses doutes, ça a quand même plus d’intérêt et de substance que de le voir uniquement distribuer des tatanes la moustache au vent (même s’il distribuera quand même aussi des tatanes la barbe en avant, rassurez-vous). Evil-Lyn qui ôte pour la première fois son casque, révélant une chevelure blanchie par le temps, ça fout un coup. Eh oui, ça fait longtemps qu’ils se battent. Surtout quand son regard se perd dans le lointain, tandis qu’elle revient sur ses sentiments à sens unique, amoureuse transie jamais comprise ou considérée. Que dire d’Orko, dont on apprend le vrai nom, Oracle, être élu mais mage raté qui porte en lui les doutes d’une famille et d’une société trop oppressante ? Que dire de Musclor au paradis, héros fatigué et résigné qui a passé le flambeau ? Kevin Smith fait des choix très intéressants qui donnent à l'œuvre une profondeur absente jusqu’alors, allant même jusqu’à convoquer les héros d’avant comme Greyskull, premier porteur de l'Épée, et dont le Château porte encore le nom aujourd’hui. Un guerrier à la peau noire comme héraut de légende et comme mentor de Musclor. Sans que ce ne soit un sujet. Seulement une évidence. C’est ce que tu fais qui fait de toi ce que tu es.
Et que dire de Teela ? Cette caricature de guerrière amazone lookée comme une plagiste avec une tiare et une coiffure bien mise troque ses loques caricaturales pour une tenue confortable et stylée, et se place comme véritable héroïne du show. Elle est plus carrée, ce qui est logique au regard de son activité de mercenaire et de combattante. Elle n’est plus la frêle faire-valoir d’un autre. Elle avait le béguin pour Musclor ? Elle était pote avec Adam ? Elle aurait peut-être plus d’attirance pour les femmes… ? Qui s’en fout ? On a surtout une héroïne bien creusée, complexe, autonome et ses sentiments sont le cadet de nos soucis. Y’a un monde à sauver je vous rappelle. En Season Finale, Musclor accepte de revenir, renonçant par voie de fait au cadeau de son immortalité au Paradis local. Teela et Evil-Lyn, secondées par leur groupe iconoclaste se retrouvent tous avec la Sorcière là où tout a commencé. Et quand tout semble enfin se terminer, avec le retour de la Magie et de Musclor, Skeletor réapparaît et tue Musclor une deuxième fois. Par derrière, comme un pleutre. Kevin Smith jubile. Skeletor aussi. Il s’empare de l’épée et récite les mots magiques, devenant un demi-Dieu. Rideau. Fin de la partie 1. Spoiler alert, ça a gueulé sur les internets…et Kevin Smith a fait du Kevin Smith ; il a répondu de manière peu courtoise. On connaît le bonhomme. Silent Bob est un rôle de composition…
Game of Voices
Côté réalisation, l’animation est propre et le design soigné. On reste parfois aussi engoncé dans le cahier des charges de 83 qu’un Lancelot de Kaamelott dans ses épaulettes, à l’image d’un Roboto super cheap (mais fidèle), et globalement les personnages sont bien redéfinis et le trait est précis et généreux. On retrouve avec sourire les véhicules et architecture si caractéristiques et si peu fonctionnels et les effets magiques sont plutôt inspirés et démonstratifs. Derrière le dessin, comme on le sous-entendait dans notre dialogue d’ouverture, de grands noms sont venus cabotiner derrière leur bande de post-synchro. On retrouve même un vétéran déjà présent sur le dessin animé original des années 80, Alan Oppenheimer. Inventeur du rire caractéristique de Skeletor, il cède cette fois sa place et reprend ici le rôle honorifique de Moss-Man, catapulté en Demi-Dieu de la Nature.
Pour lui succéder derrière le masque d’os du vilain sorcier ricanant, on retrouve un habitué des rôles de méchant excentrique en la personne de Mark Hamill, auréolé de son interprétation du Joker dans l’emblématique série d’animation Batman. À ses côtés Lena Headey, Madame Cersei Lanister, rechausse les chausses de femme fatale et donne vie à Evil-Lyn. Liam Cunningham, Davos dans Game of Thrones reprend quant à lui le rôle de Duncan et Sarah-Michelle Gellar joue Teela. À leur côté, Alicia Silverstone, Justin Long et une grosse partie de la bande de Kevin Smith se disputent les seconds rôles.
Princes of the Universe
Étais-je parti pour apprécier la série, vague réminiscence d’une enfance qui s’éloigne et dont le souvenir a été enrichi depuis de tant d'œuvres cultes ? Pas vraiment. J’y ai hasardé un œil nonchalant par un dimanche après-midi hors du temps, tandis que le tournoiement des vapeurs alcoolisées de la veille se rappelaient sournoisement à mon crâne ancestral et à mon estomac pas tellement héroïque. Dès son introduction, j’ai été happé par ce neuf avec du vieux inspiré.
Les Maîtres de l’Univers : Revelation par Kevin Smith est là pour casser les routines. Pour sortir de l’immobilisme et des vieilles recettes à la papa. Il fait le choix d’inscrire l’action de la série dans une urgence perpétuelle. Un temps crépusculaire qui voit les lignes d’antan rendues floues par une réalité tangible : le monde se meurt. Le chaos sociétal qui est mis en scène avec plus ou moins d’inspiration n’hésite pas à aborder frontalement les logiques de rationnement, de manque de ressources et de planète qui dépérit. L’obscurantisme et les petits-chefs prennent la place des puissants d’alors et la civilisation est au bord du gouffre. Son groupe de héros est contraint de reprendre le combat, mais autrement. Et plus contre le même adversaire manichéen. Seul le fait de dépasser ses différences et ses a priori pour s’allier peut conduire au salut. Et si ça c’est pas 2021, si ça ce n'est pas le fruit de son temps, on n'a pas suivi les mêmes infos.
2 commentaires
Maitres de l'Univers, Révélations est absolument NULL. Ça ne rigole pas du tout. Ça ne va pas t'amuser. C'est un dessin animé sérieux, c'est toujours pareil. C'est NULL.
Du coup je pose la question : a‑t-on besoin de chercher l'humour et le fun partout ou peut-on s'intéresser et prendre du plaisir sur ce qui nous fait réfléchir ? Mieux encore, ne peut-on pas apprécier à la fois le divertissement et apprécier un propos en même temps ?