Il y a cinq ans jour pour jour, le 18 mai 2017, Chris Cornell nous quittait tragiquement à l'âge de 52 ans. Chanteur/guitariste de Soundgarden et des supergroupes Audioslave et Temple of the Dog, il était adulé entre la fin des années 1980 et le milieu des années 2000 comme un demi-Dieu du grunge, et encensé par ses pairs pour sa voix hors du commun. Un organe puissant et rocailleux qui lui a valu d'être choisi en 2006 pour chanter, co-écrire et composer le titre accompagnant le retour au cinéma d'une des plus grandes icônes de la pop culture : James Bond. Voici l'histoire de You Know My Name, chanson générique de Casino Royale, l'un des reboots les plus attendus de l'histoire du cinéma. Une fusion parfaite entre un personnage et son thème et la meilleure track siglée du matricule 007. Oui, parfaitement.
Le son du jardin
Impossible de parler de You Know My Name sans raconter ce qu'est Chris Cornell. L'homme, la légende, le parcours de vie fait de hauts et de bas, jusqu'à la fin, immensément triste, qui a laissé sa famille, ses amis, ses fans et tout un pan de la scène musicale sans voix. Sans sa voix, son instrument numéro un. Celui avec lequel il est devenu très tôt une icône du grunge. Car avant Nirvana, les Pixies ou Pearl Jam, Seattle voit la naissance en 1984 de Soundgarden. Cornell y est d'abord préposé à la batterie et au chant, avant de se concentrer sur la voix pour ensuite s'occuper en même temps de la guitare rythmique.
De 1988 à 1996, le groupe sort cinq albums, au premier rang desquels Superunknown (1994), véritable pierre angulaire du grunge comportant le titre phare de la formation : Black Hole Sun. Un chef‑d'œuvre dont l'ombre se fait rapidement pesante, leur disque suivant, Down on the Upside (1996) ne répondant pas aux énormes attentes suscitées. Le 9 avril 1997, après une année de tensions et une dernière tournée chargée en électricité, Soundgarden annonce sa séparation. Débute alors une première carrière solo pour Cornell, avec l'album Euphoria Morning (1999).
Esclave de l'audio
Arrive alors le 18 octobre 2000. Visiblement levé du pied gauche ce matin-là, Zack de la Rocha, le leader charismatique de Rage Against the Machine, décide de quitter le groupe. Toujours soudés et motivés pour continuer à bosser ensemble, les trois autres membres, Tim Commerford, Tom Morello et Brad Wilk se lancent en quête d'un remplaçant. Leur ami et producteur les rapproche alors de Cornell. Le coup de foudre est immédiat. "Il est arrivé au micro, a commencé à chanter et je n'arrivais pas à y croire, déclarera plus tard Morello à MTV. Ça ne sonnait pas juste bien. C'était génial. Transcendant. Et quand vous ressentez une telle alchimie dès le départ, vous ne pouvez pas passer à côté." Audioslave sort trois albums de 2002 à 2006, cartonne en radios avec le nettement plus pop Be Yourself, jusqu'à ce que, début 2007, Rage Against the Machine annonce sa reformation pour un concert à Coachella. Moins d'un moins plus tard, Cornell annonce son départ, précipitant la fin de l'un des plus grands supergroupes de l'histoire.
Comme d'autres musiciens hyperactifs de son temps – oui Dave Grohl et Josh Homme on parle de vous – Chris ne met pas longtemps à se remettre de cette rupture et reprend l'écriture d'un nouvel album solo. Un projet dont il ne semble tirer que du positif. "Durant mon dernier album avec Audioslave, je me suis concentré sur de la musique agressive, raconte-t-il dans une interview à Songwriter Universe.com. Je traversais une passe compliquée et je n'ai pas passé que des bons moments à travailler sur mes autres projets. Mais pour Carry On, j'ai retrouvé le plaisir de l'exercice. Un disque ne devrait pas être compliqué à faire." C'est durant cette période, beaucoup plus sereine et apaisée sur les plans personnel et créatif, que Chris Cornell est approché par Lia Vollack, alors présidente de Music for Sony Pictures. La franchise James Bond s'apprête à prendre un tournant, à la direction artistique comme au casting. Un renouveau que Cornell peut incarner.
(Not) All Time High
Le choix a de quoi surprendre. Et de fait, il est surprenant. Cela faisait près de vingt ans et The Living Daylights, interprétée par a‑ha pour Tuer n'est pas jouer, que 007 n'avait pas eu de voix masculine pour l'introduire. Cornell est même le premier chanteur solo au générique d'un Bond depuis 1965, faisant suite à Tom Jones et son Thunderball, (Opération Tonnerre en VF). Durant toute l'ère Brosnan, seules des femmes avaient poussé la chansonnette pour ce bon James, Tina Turner, Sheryl Crow et Garbage marchant dans les traces de leurs glorieuses prédécesseures : la grande Shirley Bassey bien sûr, unique chanteuse au générique de trois Bond (Goldfinger, Diamonds are Forever et Moonraker), mais aussi Nancy Sinatra (You Only Live Twice) ou encore Carly Simon (Nobody Does it Better).
Chacune à leur façon, ces chansons expriment une certaine idée du cool bondien à travers les âges : glamour, élégance, chic, mais aussi de l'épique et du danger. James Bond, les femmes le veulent et les hommes l'envient, mais qui mieux que la gent féminine pour vanter ses mérites et lui dresser le tapis rouge. Avec tout ce que cela implique de kitsch, voire de mauvais goût et d'objectification pour notre œil des années 2020. Il faut d'ailleurs attendre… Casino Royale pour trouver trace d'un opening bondien sans femme dénudée. Reste que le générique d'intro fait office de signature de la marque 007. C'est lui qui donne le ton, dans la foulée du traditionnel "cold open", scène d'action grandiloquente souvent décorrélée de l'intrigue principale. Et puis en 2002, Madonna et Die Another Day viennent mettre un énorme coup de pied dans la fourmilière. Les cuivres et l'orchestre généralement associés à l'intro bondienne disparaissent au milieu d'une soupe pop semi-electro n'ayant absolument rien à faire là – exactement comme Sigmund Freud, qui n'avait rien demandé à personne.
Le titre est mal reçu, mais pas autant que le film. Pourtant, avec plus de 650 millions de dollars de recettes à l'international pour 142 millions de budget, Meurs un autre jour est un succès commercial indéniable, le meilleur de la période Brosnan. Mais les critiques, eux, s'en donnent à cœur joie. Technologiquement daté dès sa sortie (bonne chance pour revoir la scène du kitesurf aujourd'hui sans saigner des yeux), multipliant les clins d'œil forcés aux précédents épisodes pour rappeler son statut de 20e opus et célébrer les quarante ans de la franchise, affublé d'un scénario abracadabrant et perclus de gadgets ridicules (la voiture invisible, au secours), il achève de ringardiser une franchise qui n'a pas su suffisamment tirer profit du sursaut Goldeneye et a mal négocié le virage post-11 septembre. D'ailleurs, les 14 mois de captivité de Bond dans le film sont une astuce des scénaristes pour expliquer l'absence de 007 des événements du du 9/11. Bah oui, si James avait été là, il n'aurait jamais laissé les avions se crasher dans les tours. Makes perfect sense.
Un Bond sacrément Bourné
L'heure du changement a donc sonné. Exit Pierce Brosnan, Bond dévoué ayant malheureusement hérité de quelques-uns des pires scenarii et des pires acolytes de la série – Denise Richards en docteure en physique nucléaire, vraiment ? Terminés les intrigues invraisemblables à base de changements de visages, de satellites à rayon laser ou d'hélicoptères tronçonneuses. Finies les blagues à la papa et les parties de jambes en l'air avec la première venue. À la place, les producteurs Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, garants de la maison 007, lorgnent vers le nouveau cinéma d'action de la décennie précédente, à savoir le Mission : Impossible de Brian de Palma et surtout les deux premiers volets de la saga Jason Bourne, La Mémoire et La Mort dans la peau.
À l'image du nouveau monde dans lequel se retrouve plongée l'humanité, James Bond doit devenir plus froid, plus sérieux, plus brutal aussi. Daniel Craig sera celui-là, ayant notamment prouvé sa capacité à endosser le costume de héros de film d'action dans le Layer Cake (2004) de Matthew Vaughn. Mais pas question d'amorcer une continuité même vagues avec les épisodes précédents : Casino Royale, adaptation du tout premier romain de Ian Fleming, sera un reboot. Une origin story retraçant la toute première mission d'un 007 fraîchement promu… et la rencontre avec son premier amour.
Qui choisir alors pour incarner en chanson cette violence retrouvée, cette force de la nature immuable encore mal dégrossie ? Barbara et Michael sont formels : ce doit être un homme. Mais pas n'importe quel homme : un "mainly man", quelqu'un capable d'associer sa voix au style du 007 de Craig. "Les années 1970 étaient remplies d'artistes très masculins comme Bruce Springsteen, Tom Jones, Rodd Stewart ou Robert Plant, explique à MI6-HQ.com David Arnold, compositeur de la musique de cinq Bond, de Demain ne meurt jamais à Quantum of Solace, ainsi que de Stargate, Independence Day ou encore Hot Fuzz. À cette époque-là, il était difficile de trouver un équivalent. Pour parler crument : ça se joue au niveau des couilles."
The name's Cornell
Il faut donc le talent et le flair de Lia Vollack pour associer Daniel Craig à Chris Cornell. "Quand elle a proposé ça, j'ai 1) pensé que c'était l'idée la plus intéressante que j'avais entendue sur le sujet et 2) été très surpris que Sony ait voulu tenter le coup, poursuit Arnold. Chris n'était pas un artiste solo qui vendait des millions de disques. Il avait fait partie de deux groupes fantastiques qui ont cartonné en leur temps mais, aux yeux du grand public, ce n'était pas Madonna. Il était tout sauf un choix évident et j'ai adoré le fait que Sony était prêt à aller jusqu'au bout dans cette direction." Exactement de la même manière que le choix de Daniel Craig a pris le monde de court, entraînant un tsunami de haine à l'encontre du premier 007 blond de la saga. Les petits veinards qui surfaient sur la toile à cette époque se souviennent peut-être des nombreux sites montés par une frange de bond-ophiles hardcores – tel DanielCraigIsNotBond.com, toujours actif de nos jours ! Ah, la belle époque. Aujourd'hui on se conteterait d'un tweet ou d'une vidéo YouTube.
Un choix de casting approuvé par Chris Cornell, qui ne pouvait pas monter dans l'Aston Martin plus vite. "J'étais un fan de Bond quand j'étais enfant, j'adorais ceux avec Sean Connery. Surtout, je suis un grand fan de Daniel Craig. J'ai vu beaucoup de ses films et je pense qu'il fera un super James Bond." Côté musique aussi, les connexions se font plutôt bien entre Chris et 007. Au premier rang de ses influences : Thunderball de Tom Jones (on y revient) et Live and Let Die, de Paul McCartney & Wings. "J'ai décidé que j'allais chanter comme Tom Jones, dans un style crooner. Je voulais que les gens entendent ma voix." Et comme Paulo, Chris voulait aussi "écrire une chanson qui soit dans son propre univers. Je savais que je n'aurais plus jamais la chance de travailler avec un grand orchestre, donc je voulais m'amuser avec." Cornell et Arnold se rejoignent alors à Prague, où a été tournée la séquence d'intro en noir et blanc du film, regardent une vingtaine de minutes du métrage, dégaînent stylos et guitares et… let the barrel roll !
Personne ne le fait mieux
If you take a life, do you know what you'll give ?
Odds are you won't like what it is
"Si tu prends une vie, sais-tu ce que tu vas devoir donner ? Les probabilités sont élevées pour que tu n'aimes pas la réponse…" En deux phrases, toutes les principales thématiques de Casino Royale sont déjà réunies. Peut-être pour la première fois depuis le lancement de la franchise, James Bond se retrouve confronté aux conséquences de ses actes. Dans ce nouveau monde-là, pas question de détruire tout un quartier d'un mégalopole européenne en toute impunité. Quand 007 fout le dawa dans une ambassade à Madagascar, il se fait illico gronder par maman M, qui n'hésite pas à le mettre au coin ou à le faire surveiller. De la même façon, s'il se montre trop arrogant avec celle qui tient les cordons de la bourse, il peut dire au-revoir à sa recave de cinq millions de dollars dans la grande partie de poker high stakes organisée par Le Chiffre. Le poker, justement, pointe tout de suite le bout de son nez, via ces fameuses "odds" que le joueur averti se doit de calculer et de garder en tête pour prendre les meilleures décisions. Le champ lexical du gambling revient aussi plusieurs fois, toujours à double sens : "the game" ; "the prize" ; "hide your hand" ; "spin of the wheel".
Mais on peut même revenir avant que les premiers mots ne soient prononcés. Avec ces quelques mesures de cuivre, puissantes, vibrantes. La parfaite entrée en matière. L'ADN de la chanson bondienne retrouvé. Des notes dont David Arnold connait la force, pure mais aussi d'évocation, et il ne va pas se gêner pour s'en resservir plusieurs fois au long du film. Avec parcimonie et toujours en les réarrangeant légèrement pour les faire correspondre à l'évolution du personnage de Bond. Lors de la course-poursuite façon parkour du début, elles résonnent fort, presque brutes. Lorsque 007 arrive aux Bahamas, en lunettes de soleil et dans sa Ford de location, elles sautillent davantage, un brin plus pop. Quand James ajuste face au miroir le smoking flambant neuf et sur mesure offert par Vesper, les violons prennent le dessus et la trompette joue en sourdine, pour apporter une touche de raffinement, tandis que la basse souffle les prémices du Bond theme. Enfin, quand le motif réapparait lors de la scène d'action finale à Venise, après plus d'une heure d'absence, c'est de façon chaotique, presque dissonante, pour représenter un 007 bestial, aveuglé par la colère.
I've seen angels fall from blinding heights
But you yourself are nothing so divine
Just next in line
Tout au long de la chanson, on ne peut s'empêcher de se demander à qui ces paroles sont adressées. Chris Cornell semble parfois endosser le rôle d'un James Bond du passé, prévenant ce nouveau 007 ce qui l'attend. On peut aussi y entendre le Daniel Craig du futur, cherchant à s'adresser à son lui actuel. Ou bien un apprenti "Double‑0" guettant avec attention le moindre de ses faux pas, prêt à "[le] remplacer". La thématique globale reste elle très claire et pourrait se résumer ainsi : "Tu ne sais rien Jean Saut". Les deux ponts précédant le refrain disent en substance la même chose : j'ai vu de bien meilleurs que toi se casser la gueule, et si tu penses plus beau que tu ne l'es, tu vas le regretter amèrement. Et le refrain de poursuivre sur cette idéée : "Arme-toi parce que personne ne viendra te sauver. Les probabilités te trahiront. (…) Le prix après lequel tu cours ne te satisfera jamais. Il n'attend que de te tuer, mais toi, es-tu prêt à mourir ?" Rien n'a encore véritablement commencé pour ce premier James Bond du XXIe siècle et déjà il doit prouver sa valeur s'il ne veut pas rencontrer la mort plus tôt que prévu. Un éventuel destin qui rejoint celui de Daniel Craig. Si ce reboot ne rencontre pas le succès, il en sera la première victime. Bonne chance ensuite pour faire repartir une carrière à Hollywood une fois estampillé "James Bond raté".
L'homme à la voix d'or
And if you think you've won you never saw me change
The game that we've all been playing
Au-delà de toutes ces nuances d'écriture qui font s'emmêler réalité et fiction, acteur et personnage, le meilleur coup que nous joue You Know My Name, son plus simple aussi, réside dans… son titre. Le premier depuis All Time High d'Octopussy à ne pas être directement celui du film. Oui James Bond change, s'adapte, évolue avec son temps, prend le risque de rebuter ses adorateurs de la première heure. Mais au fond, il est toujours le même. Le même animal à sang froid. Sa personnalité peut changer, son arc de personnage également, son nom, lui, reste. Il est pour vous le spectateur l'assurance de se retrouver au moins en partie en terrain connu, quoi qu'il arrive. Et ce nom, vous le connaissez. Vous avez vingt films avant celui-ci pour vous familiariser avec. Vingt films qui ont traversé les générations, sont repassés à la télévision un nombre incalculable de fois et ont contribué à faire de cette icône ce qu'elle (re)devient maintenant. Contrairement au reste de la chanson, c'est alors au spectateur que Chris Cornell s'adresse. You know my name. Je n'ai même pas besoin de vous le dire. Je vous fais confiance. À vous de me faire confiance en retour.
Au niveau de l'enrobage, tout est sans surprise impeccable. Cornell se donne comme jamais, emportant tout sur son passage jusqu'à un final scandé à réveiller un Roger Moore. L'orchestration arrive à donner de la place aux cuivres, aux cordes et aux guitares pour un résultat final qui est sans nul doute le plus rock'n roll de l'histoire de la franchise James Bond. Et quand on pense que l'on ne peut pas faire plus détonnant et original qu'un cocktail Chris Cornell/Daniel Craig, la production pousse la surprise encore un cran plus loin avec le tout premier générique animé de la saga, que l'on pourrait lui aussi passer des heures à décortiquer. Des cœurs qui font leur apparition en premier pour souligner d'entrée un épisode placé sous le signe de l'émotion. Des ennemis qui, une fois tués sont réduits à l'état de carreaux et de cœur, rappelant avant l'heure ceux du jeu vidéo Superhot. Des viseurs qui se transforment en roulettes et inversement. Du 7 de cœur cribblé de balle pour devenir 007. De ce personnage en costume enfin, qui ne laisse apparaître son visage qu'au tout dernier moment, pour nous fusiller de ses yeux d'un bleu tétanisant.
I've seen this diamond cut through harder men
Than you yourself but if you must pretend
You may meet your end
Chris Cornell n'a malheureusement pas pu assister à la fin de l'ère Daniel Craig en tant que James Bond, qu'il avait si magistralement contribué à ouvrir. Le 18 mai 2017, dans la chambre 1136 de l'hôtel MGM Grand de Detroit, Michigan, quelques heures à peine après s'être produit au Fox Theatre avec Soundgarden – le groupe s'était reformé sept ans plus tôt – le dieu du grunge s'est suicidé. Depuis ses 14 ans et un vilain bad trip, il souffrait de dépressions chroniques, amplifiées par plus d'une décennie d'abus et d'addictions en tous genres, dont il s'était péniblement remis au début des années 2000. Comme le James Bond de Daniel Craig, Chris Cornell était un homme fort, puissant, un modèle pour beaucoup, mais il était faillible, cachant une part d'ombre qui parfois s'emparait de lui. Comme le James Bond de Daniel Craig, il n'a pas eu la fin qu'il méritait. L'histoire ne peut être réécriture, mais elle retiendra que, l'espace de quelques minutes, les deux ont fusionné pour faire ressortir ce que chacun porte en lui de meilleur. Chris Cornell, we know your name, et nous ne l'oublierons jamais.