Jouer à des vieux jeux vidéo est devenu ce qu'on appelle le "rétrogaming". Une dénomination qui est passée en quelques années d'une simple mouvance nostalgique à un marché lucratif qui transforme tout un pan de la culture en un passe-temps élitiste.
Dès qu'il s'agit de jouer à des vieux jeux, il y a toujours un réflexe : l'émulation. Une pratique courante de nos jours, et qui est autant un superbe défi pour les développeurs qu'un moyen simple et rapide, mais potentiellement illégal, d'accéder à de nombreux titres. Mais voilà : l'émulation n'est qu'un peu de code. Et comme tout produit culturel, le jeu vidéo ne peut pas se décrire uniquement par la technique ; c'est un loisir sensoriel. Mais cette relation s'étiole toujours plus alors que par, l'appât d'un gain gonflé artificiellement, l'accès à nos cartouches et CD d'antan devient toujours plus élitiste. Soyons clairs : ceci est un coup de gueule.
Un regard dans le rétro
Mon histoire personnelle avec le jeu vidéo commence avec une Game Boy première du nom, la "Fat" ou "DMG" selon les écoles de pensée, qui réclamait quatre piles pour fonctionner. Cette Game Boy, ce n'est pas exactement celle d'un enfant de ma génération, né en 1992. Cela s'explique très simplement : face à mon intérêt grandissant pour les bornes d'arcade croisées sur les campings des vacances, mes parents se sont tournés vers l'adolescent de notre voisin pour lui acheter la console qu'il avait délaissé au profit d'un autre modèle plus récent.
Et me voilà bambin, à poncer dès que je le pouvais ma copie de Pokémon Bleu, l'unique cartouche que je possédais, mais aussi l'unique cartouche dont j'avais besoin. Mais alors que la "Pokémania" sévit en France dans les années 2000, me voilà dans une situation singulière à la cour de récré : je suis entouré de Game Boy Color, avec pour seul soutien mon ami Guillaume lui aussi équipé d'une Game Boy Verte. Sa mère, ange parmi les femmes, nous avait même confectionné de ses mains des pochettes spéciales en velours pour nos précieuses consoles.
Cette situation là était terrible pour un enfant. Car oui ; j'étais le petit canard au milieu des cygnes avec sa grosse Game Boy, comme une tâche dans un joli portrait de famille sponsorisé par Nintendo. La situation était d'autant plus accablante que pour pouvoir jouer avec mes petits copains, il me fallait sortir un cable link monstrueux à multiples embouts pour voir les monstres de poche passer d'une cartouche à l'autre. Pour compenser, j'ai tout fait pour devenir l'expert au sein de mes pairs, avec les monstres les plus légendaires et les plus puissants à mes côtés, sans aucun duel perdu.
Tout ça ne pouvait pas durer. Je me suis mis à rêver d'acquérir moi aussi enfin la Game Boy Color. J'ai économisé autant que je le pouvais. Revendu autant qu'il m'était permis. Quand le destin a tout à coup frappé à ma porte. En visite chez un grand-parent qui n'offrait pourtant jamais rien, il nous intime en fin de repas de soulever nos assiettes pour y découvrir un billet de 100 francs. De retour chez moi, je m'empresse de compter mon trésor de guerre, pour me rendre compte que mes calculs mentaux étaient incorrects : il me manque 50 francs. 50 ridicules francs, qui après tous ces efforts paraissaient impossibles à atteindre. Voyant mon désespoir, ma mère s'éclipse une heure ou deux avant de revenir avec cinq jeux à gratter. Premier : rien. Deuxième : de quoi rembourser le ticket. Troisième, rien. Quatrième, rien. Et au cinquième… la victoire. 50 francs tout rond. Jamais trajet en voiture ne fut plus excitant pour moi que celui qui m'a permis de récupérer, au Dockgames de Tours, ma Game Boy Color vert pomme. Je n'ai jamais autant poncé une console portable de ma vie.
Mais voilà qu'arrive devant moi une nouvelle menace. Pokémon Or et Argent sortent, et je me retrouve une nouvelle fois le rebus. Pourquoi continuer de jouer avec le gamin qui possède encore la version bleue, quand nous autres sommes en train de découvrir de nouveaux Pokémons que lui n'a vu que dans des magazines ou en regardant le dessin animé ? Conscient que le coup de chance m'ayant permis d'accéder à la Game Boy Color n'arriverait qu'une fois dans ma vie, je me résigne pendant des mois à regarder les amis jouer, et à parfois emprunter la cartouche de l'un ou de l'autre sur laquelle je n'ai évidemment pas le droit de commencer une nouvelle partie.
L'histoire n'est heureusement pas terminée. Noël arrive, et je n'ai pas même pensé à faire une liste de jouets et jeux vidéo qui pourraient me faire plaisir. Le dépit est tel que j'arrive la mine basse à mon repas de famille, mon esprit d'enfant obnubilé par ces aventures inatteignables. Ma grand-mère, archange parmi les anges, cherche avant tout à agrandir mes horizons culturels, et n'a pas véritablement conscience de ce que sont les jeux vidéo, les mangas, ou n'importe quelle autre de mes passions d'enfant. C'est du moins ce que je pense, jusqu'à ce que j'ouvre mon cadeau et découvre… Pokémon Cristal. La version ultime d'Or et Argent, dont j'ignore tout de l'existence. C'est ainsi que j'ai pu retourner dans la cour de récré la tête haute, seul possesseur de cette cartouche bleue ciel et pailletée qui avait tout d'un miracle à mes yeux.
Et c'est qui le lion maintenant ?
Ma petite histoire n'est là que pour vous apporter un certain contexte. Celui d'un enfant face aux nouveaux produits technologiques durant l'avènement du nouveau millénaire. Le rétrogaming n'avait rien d'un marché spéculatif à cette époque, bien au contraire : c'était pour moi le seul lien possible avec le jeu vidéo. Toutes les consoles que j'ai eues, tous les jeux auxquels j'ai joué, s'appuyaient sur ce marché de seconde main. Quand certains chanceux jouaient avec la PlayStation et la Nintendo 64, j'étais sur la Megadrive une nouvelle fois achetée au voisin, avec des cartouches de jeu trouvées à 5 francs au Cash Converter le plus proche.
Je n'ai pas choisi de revendre mes consoles ; j'y étais forcé. La revente de l'ancienne, accompagnée de tous ses jeux, me permettait coup sur coup d'atteindre la nouvelle génération avec souvent un seul ou deux titres en supplément. Le rétrogaming (qui ne disait alors pas son nom) était alors moins l'apanage des collectionneurs que celui des familles modestes, qui n'avaient pas un budget illimité, mais souhaitaient tout de même faire plaisir à leurs enfants. Et pour profiter de notre passion, nous avions une foultitude de boutiques spécialisées qui, loin du désintérêt des supermarchés, continuaient de stocker de nombreuses références en de larges gammes tarifaires.
C'est en cherchant à retrouver ces petites pièces liées à des souvenirs forts pour moi que j'ai fait un constat : comme les temps ont changé. Les nouvelles générations de joueurs n'ont pas observé la transformation progressive du jeu vidéo de bien à service. Pire encore : elles sont nées dans une nouvelle normalité, celle où chaque titre n'est qu'une plateforme destinée à rendre captif, et où chaque plateforme est organisée pour pousser la multiplication de micro-achats qui cachent malhabilement une facture douloureuse. Le modèle des casinos intégré à notre loisir de masse. L'arbre au milieu de la forêt de la monétisation de l'attention portée. Mais si l'on peut critiquer le modèle économique, l'impact sociétal n'est pas forcément mauvais. La formation de multiples communautés hyper focalisées va de pair avec un fait simple : le jeu vidéo a gagné sa place en tant que produit culturel majeur.
Selon la FTC, l'autorité de la concurrence américaine, "le jeu vidéo est la plus grande catégorie de l'industrie du divertissement, avec des revenus largement supérieurs à ceux des films et de la musique. Cette année [2023], l'industrie du jeu vidéo devrait atteindre une valuation à plus de 170 milliards de dollars en revenus globaux, cinq fois plus importants que ceux du cinéma." Oui, le jeu vidéo est un mastodonte dont les revenus sont supérieurs aux deux industries du cinéma et de la musique combinées. Pour qui a connu l'ostracisme allant avec le fait d'être joueur à l'époque, c'est une donnée avec laquelle il est encore difficile d'entrer en résonance. Mais ça n'en est pas moins un fait irréfutable.
R‑E-S-P-E-C‑T
Il reste cependant un point sur lequel le jeu vidéo doit encore énormément évoluer : respecter son histoire. Sa double identité de produit technologique et de produit culturel lui permet depuis des années de passer sous le tapis à quel point les efforts sont minimaux pour que les titres et consoles d'antan perdurent. Pourtant, les jeux vidéo ne vieillissent pas réellement : ils sont, comme tous les produits culturels, une fenêtre sur une époque. Leur lien technologique n'est qu'une force pour observer le progrès effectué sur les aspects techniques (comme les graphismes, la connexion internet etc.). Mais force est de reconnaître aujourd'hui que leurs principes de fonctionnement liés à leurs genres (comprenez : leur gameplay) n'ont pas grandement évolué. Ce n'est pas forcément un mal, mais une preuve de maturité pour un produit culturel.
Effectuons des parallèles avec les industries que le jeu vidéo a "vaincu". Regarder Citizen Kane aujourd'hui, c'est constater la progression des technologies de caméras et des effets spéciaux. Mais du même temps, c'est aussi voir comme les principes de réalisation appliqués à ce film ont influencé la production du cinéma au sens large, jusqu'à aujourd'hui. Écouter Led Zeppelin aujourd'hui, c'est constater comme les vieilles bandes d'enregistrement analogiques de l'époque n'ont pas réussi à capturer la puissance sonique du groupe. Mais c'est aussi comprendre l'inspiration de groupes devenus majeurs ou en passe de l'être, comme Greta Van Fleet. Et encore, on peut remonter à beaucoup plus loin, en citant certains titres ultra-populaires qui sont en réalité des poèmes et/ou chants folkloriques mis en musique, comme Alabama Song de The Doors, mais je ne vous embêterai pas avec ça dans cet article.
Le point commun avec tout ça ? Leur accessibilité est d'une facilité déconcertante. Aujourd'hui, peu importe nos préférences de plateformes et de produits, nous pouvons aisément retrouver des films, séries, ou albums de n'importe quelle époque. Mais pour le jeu vidéo, l'industrie a décidé d'attribuer à certains titres ultra-populaires des versions remasterisées, des rééditions et compilations, quitte à en offrir à des jeux qui n'en méritent pas forcément pour se faire un billet de plus. Tout en regardant avec un dédain colossal la plus grande majorité de son histoire. Même des acteurs comme Nintendo, qui propose la Virtual Console et vend son Smash Bros. Ultimate sur la base des clins d'œil à l'histoire du jeu vidéo, ne font pas de grands efforts. Jusqu'à revendre numériquement des fichiers qui n'ont pas été créés par leurs soins, mais sur la base du seul effort de préservation que nous ayons vraiment : l'émulation.
Pirate ou scribe ?
Si Nintendo a légitimement empêché Dolphin, l'émulateur GameCube et Wii, d'être intégré à Steam en invoquant l'usage de code privé au sein de celui-ci (ce qui est vrai), son explication sonne toujours faux. On peut lire dans son communiqué que "Nintendo s'engage dans la protection du dur labeur et de la créativité des développeurs et ingénieurs de jeux. Cet émulateur contourne les protections de Nintendo et permet de lancer des copies illégales des jeux. Utiliser des émulateurs illégaux ou copies illégales de jeu heurte le développement de jeu et, au bout, l'innovation."
Un propos qu'il faut entendre. La PSP, console portable au potentiel sublime, a été immédiatement étouffée dès sa sortie par le piratage trop facile des jeux, contre lequel Sony n'a rien pu faire. Difficile de justifier la création d'un jeu sur la plateforme s'il peut être retrouvé en copie pirate dès sa sortie, avec une installation incroyablement simple. Les Nintendo Wii et DS ont également connu leur lot de troubles, alors que leur piratage était si simple que même mes tantes peu versées dans l'outil informatique l'ont mis en place.
Mais tout se délite en posant une simple question : et si je veux jouer à F‑Zero GX ? À Starfox Adventures ? À P.N. 03 ? Les deux premiers sont parmi les meilleurs épisodes de leurs séries respectives, mais leur éditeur a décidé de les oublier complètement. Le dernier est une expérimentation mal foutue, mais partie intégrante des Capcom Five dont l'histoire est importante pour cette génération de consoles. Nous pousser à les oublier, c'est aussi nous pousser à oublier le travail des développeurs de l'époque, leur créativité et, au bout, l'innovation. Et si les ayants droits n'ont aucun mal à pointer du doigt l'émulation comme du piratage, il ne faut pas oublier qu'il remplit également un rôle qu'ils ont toujours délaissé.
De rouille et d'or
Reste alors une dernière solution : se procurer les jeux vidéo, comme ils étaient à l'époque. Après tout, si nos galettes actuelles sont destinées à mourir vite à cause de mises à jour day one et de DLCs à foison, les cartouches et CD de l'époque étaient bien les versions définitives des jeux. Et bien sûr que parmi ceux-ci figurent des objets de collection, rares à trouver, particulièrement en parfait état et qui valent une somme plus élevée aujourd'hui. Mais voilà : face à l'explosion auprès du grand public du jeu vidéo en tant qu'objet culturel, et grâce au dédain complet des éditeurs pour les titres qui n'ont pas la possibilité d'être conçus en tant que service… nous avons le marché du rétrogaming édition 2023.
Un marché qui est capable aujourd'hui de prendre la quatrième console portable la plus vendue au monde, la Game Boy et la Game Boy Color (118,69 millions d'exemplaires), et nous la revendre incomplète, avec un besoin de réparation évident, à 50 €, soit environ 3/4 du prix de la console neuve à sa sortie. Les jeux ne sont évidemment pas épargnés, avec la même absence de logique : les Pokémon Bleu, Rouge et Jaune, qui ont dépassé les 31 millions de ventes à travers le monde, se retrouvent à 40, 50, 60 € sur LeBonCoin malgré leurs piles aujourd'hui mortes qui empêchent toute sauvegarde, et donc toute progression dans le jeu. Les requins tournent autour de leur proie, au point que la partie n'est jamais terminée ; si vous êtes premier sur un deal, ils glisseront dans les DM pour proposer au vendeur une offre qu'il ne peut décemment pas refuser, même si vous aviez campé sur la page et sorti votre CB en premier.
Le crime de l'émulation ? Mais peut-on aussi parler du crime de cette spéculation sans queue ni tête, qui a engendré avec elle la création d'un marché de la contrefaçon où des vendeurs véreux n'hésitent pas à proposer à prix d'or des reproductions mal-fichues et à peine jouables de nombreux titres. Un marché qui sévit depuis si longtemps que ces copies factices ont eu le temps de parfaire leur reproduction, au point qu'il est plus que difficile de reconnaître une copie originale aujourd'hui.
La demande crée l'offre, c'est un fait. Mais d'où vient vraiment cette demande ? La copie de Super Mario Bros. vendue 2 millions de dollars aux enchères en 2021 a fait les choux gras de la presse, spécialisée ou non, ça oui. Mais combien d'autres ont fait le suivi et se sont rendus compte que Wata, la firme qui s'est chargée de la notation de la qualité de la copie, et Heritage Auctions, qui s'est chargé de la vente aux enchères, ont été accusées de collusion pour faire monter artificiellement les prix des jeux rétro ? Au point que le co-fondateur de Wata a été accusé de vendre des jeux en douce ? Un an auparavant, le même jeu dans le même état n'avait réuni "que" 114 000 dollars. Sur le marché de la bourse, on appellerait probablement ça un délit d'initié. Et comme l'a découvert récemment Yuji Naka : c'est puni par la loi.
Le prix des souvenirs
Tout cela ressemble un brin au fait de crier "Requins !" face à l'océan : "Bah oui mon con, c'est là qu'ils sont." Là où il y a de l'argent, il y a forcément des requins. Mais comprenez bien une chose, arrivé comme vous l'êtes à la fin de cet article : l'impact de ce rétrogaming devenu fou est bien plus conséquent qu'on ne l'imagine. Quand les éditeurs ne pensent qu'au profit de leurs derniers titres, les chercheurs indépendants et associations comme MO5 tentent de sauvegarder au maximum l'histoire du jeu vidéo, et n'ont d'autres choix que de dépenser des fortunes qu'ils n'ont pas.
Les enfants et personnes peu fortunées se retrouvent à devoir subir le schéma addictif des casinos pour pouvoir accéder aux jeux vidéo. Les vide-greniers et brocantes de nos territoires sont pris en raid à 5 heures du matin par des revendeurs sans aucun respect pour notre culture. Les petites boutiques locales meurent tour à tour, écrasées entre les supermarchés et les spéculateurs, face à des éditeurs heureux de voir le dématérialisé se démocratiser pour exercer un plein contrôle de l'offre. Les arnaqueurs font leur beurre sur le dos de victimes innocentes, à créer de fausses annonces pour vendre de fausses cartouches. Et tout du long, nous oublions progressivement ce qu'est le jeu vidéo, ce qu'il avait le potentiel de devenir tout autant que ce qu'il a représenté pour nous, pour nous laisser captif de la vision qu'en ont ceux cherchant à s'enrichir grâce à lui. Car à trop se focaliser sur l'avenir, on prend le risque d'oublier son passé.
Moi, je veux innocemment retrouver ma cartouche de Pokémon Cristal. Pour me rappeler de ma grand-mère, aujourd'hui décédée, et qui me manque terriblement. Pour me rappeler de mon enfance, de mes premiers émois de jeu vidéo et de tout ce chemin parcouru. Et avec l'espoir qu'un jour, je puisse allumer ma Game Boy Vert Pomme et la mettre entre les mains de mon enfant, pour qu'il puisse toucher, ressentir, entendre et jouer à une partie de moi, concentrée dans ce qui a toujours été plus qu'un produit technologique, mais bien un produit culturel. Ces souvenirs sont inestimables, mais je ne donnerai jamais 100 balles à un requin pour y accéder. Pas quand ces 100 balles participeront inévitablement à détruire ce qui m'a créé.
Pour fêter la sortie de cet article, j'organise un stream où je vais modder une Game Boy Color et une GBA SP en direct avec vous. Je vous invite à me rejoindre sur mon YouTube le jeudi 23 novembre, lendemain de la publication, à 18 heures.
1 commentaire
Article très intéressant pour un point de vue très intéressant à lire. J'ai plein de chose à en dire mais ne sait par où commencer.
Je suis dans le même cas, même si né en 81. J'ai eu la Master System quand il y avait la Megadrive. La Game Boy quand plus personne n'y jouait. La Super Nes à la sortie de la Playstation. Un Amiga quand le PC commençait à émerger.. Puis un PC extrêmement cher mais déjà totalement dépassé. Encore à 42 ans, je joue en retard des sorties de jeux donc j'ai la constante impression de jouer en rétrogaming dans un sens.
Finalement c'est pas compliqué, il suffit juste de consommer la culture à son rythme et son envie.
Je suis un vieux geek dépassé au yeux des jeunes, et pourtant passionné et à la page. Mais ils n'ont tellement pas conscience de ce qu'est le jeu vidéo, sa croissance, son développement et son évolution. Et c'est ça notre richesse.
Il ne se rendent pas compte qu'au contraire, ce sont eux qui sont totalement dépassé avant l’heure. Enfin bref, c'est pas vraiment le sujet.
Il faut se rendre à l'évidence, le jeux vidéo n'échappe pas aux lois du marché.
Comme tout produit qui se démocratise et s'ouvre au public, il devient un business. Juste on ne s'en rendait pas compte à l'époque, le jeu vidéo était nouveau, mal considéré, pour les enfants…
C'est totalement la même chose pour le film, le livre, l'industrie du jouet, ou de simples objets décoratifs, le prix du "vintage" explose. Effet de mode ou évènement durable, le temps nous le dira. Mais il va être très long je pense.
C'est la loi du monde, où l'on peut avoir de l'argent, on y va. C'est malheureux, mais le souvenir est un business.
Maintenant je laisse les débiles (oui je dis débiles) dépenser des sommes folles si ça leur chante.
Ma richesse, elle est dans ma tête.
Un dernier point que me turlupine, c'est cette phrase dans l'article : "Aujourd'hui, peu importe nos préférences de plateformes et de produits, nous pouvons aisément retrouver des films, séries, ou albums de n'importe quelle époque."
Oh que non !!
Il y a un énorme pan de culture vidéo qui n'est malheureusement pas accessible. Combien de de vieux films, de vieilles séries ou de pièces de théâtre ne sont pas ou plus commercialisés.
Il existe tout un pan de culture vidéoludique qui n'est pas accessible autrement que par la voie illégale, et qui permet d'éviter de tomber dans l'oubli. Mais ça c'est un autre sujet bien tabou…
Au moins, un avantage pour cette frénésie du rétrogaming, c'est de ne pas faire tomber dans l'oubli ces merveilleux jeux que nous avons eu et qui mérite de perdurer.
A nous de montrer aux jeunes qu'il n'y a pas que GTA 6 dans la vie mais bien bien mieux, et que le jeu vidéo n'est pas un simple produit de consommation.
Et qu'il permet de ressentir grand nombre d'émotions.